Ces cultures aujourd’hui oubliées ont eu une grande influence pendant l’Antiquité !
Les recherches, et parfois les cours d’histoire que nous avons eus à l’école, nous on permis de connaître l’existence et de perpétuer la mémoire de grandes civilisations venant du monde entier.
Néanmoins, certaines civilisations connues des chercheurs sont oubliées, voire méconnues, du public.
Celles-ci sont pourtant tout aussi intéressantes à étudier, plusieurs ont même précédé les civilisations les plus reconnues aujourd’hui.
Découvrez ces 7 cultures antiques oubliées.
La culture campaniforme
Vase campaniforme
La culture campaniforme n’a laissé aucune trace, si ce n’est des objets, notamment une poterie unique, ainsi que des objets en cuivre et des tombeaux (dont un cimetière comptant 154 tombes situé dans l’actuelle République tchèque).
A partir de ces objets, les archéologues ont estimé que le peuple campaniforme a vécu en Europe au IIIe millénaire avant notre ère, soit entre 2800 avant J.-C. et 1800 avant J.-C.
Selon les chercheurs, il est aussi probable qu’ils aient contribué à la construction des célèbres Stonehenge, situées au Royaume-Uni, en taillant les pierres qui les composent.
Le Pays de Pount
Illustration d’une expédition égyptienne au Pays de Pount – Temple d’Hatchepsout, Égypte
Les seuls vestiges dont nous disposons actuellement du Pays de Pount, aussi appelé Ta Nétjer (“Pays de Dieu”), sont des témoignages provenant de l’Égypte antique.
Et pour cause, le Pays de Pount était un très bon partenaire commercial de l’Égypte antique, qui se faisait importer des matières premières telles que l’or, le bois d’ébène et de la myrrhe.
Ces derniers menaient aussi beaucoup d’expéditions maritimes sur les mers du royaume.
Ce territoire demeure pourtant mystérieux puisque personne ne sait exactement où il se situe.
Bien que les témoignages égyptiens prouvent l’existence de ce lieu, ils restent très imprécis quant à son emplacement. Cependant, les hypothèses vont bon train quant à la localisation du royaume perdu.
Certains universitaires affirment que le royaume était situé au Moyen-Orient, d’autres sur la corne de l’Afrique ou le long du Nil, aux frontières de l’actuel Soudan et de l’Éthiopie.
Les Etrusques
Temple étrusque reconstitué |
Le peuple étrusque a vécu dans le Nord de l’Italie de l’an 700 avant J.-C. à environ 500 avant J.-C., avant d’être progressivement englouti par la République romaine.
Ces derniers ont laissé derrière eux un langage écrit unique, ainsi que des tombes familiales luxueuses.
L’une de ces tombes, qui appartenait à un prince, a d’ailleurs été fouillée en 2013.
Les objets retrouvés par les archéologues suggèrent une société théocratique, ainsi qu’une pratique quotidienne des rites religieux.
D’ailleurs, la plus vieille représentation de l’accouchement dans l’art occidental – qui est une déesse accroupie pour donner naissance – a été retrouvée dans le sanctuaire étrusque de Poggio Colla.
Fondations d’un temple étrusque, Tarquina, Italie |
Sur le même site, les archéologues ont trouvé des dalles de grès contenant des gravures inédites en langue étrusque. Comme ces gravures, plusieurs vestiges de l’écriture étrusque ont résisté au temps.
Des témoignages architecturaux ont aussi été retrouvés, notamment sur le site de Poggio Civitate , entouré d’une grande cloison délimitant une cour.
Selon les archéologues, qui ont extrait plus de 25 000 objets sur ce site, cette construction est à ce jour la plus grande de son époque en Méditerranée.
Les Nok
Sculptures nok
La culture nok est mystérieuse et bien méconnue du public. Pourtant, celle-ci s’est imposée de 1000 avant J.-C. à 300 après J.-C., dans l’actuel Nigéria du Nord.
L’existence des Nok a été révélée par hasard lors d’une opération d’extraction dans une mine d’étain, en 1943, selon le Metropolitan Museum of Art de New York (Met).
Les mineurs ont découvert un buste en terre cuite, preuve de la place prépondérante qu’occupait la sculpture dans cette civilisation.
Plusieurs sculptures du même matériau ont ensuite été retrouvées, y compris des représentations de personnes portant des bijoux, des matraques et des fléaux, symboles de l’autorité repris dans l’Égypte antique, selon le Minneapolis Institute of Art.
D’autres sculptures représentant des étapes de la vie, dont la maladie – ici l’éléphantiasis– ont également été extraites, d’après le Met.
Masques Nok
Certains objets appartenant aux Nok, qui sont aujourd’hui les seuls vestiges de cette période, ont, sans analyse archéologique, souvent été sortis de leur contexte d’utilisation.
Ce manque de vigilance a renforcé le mystère déjà palpable autour de cette civilisation pendant plusieurs années.
En 2012, les États-Unis ont rendu un colis entier de figurines Nok au Nigéria, après qu’elles ont été volées au Musée national du Nigéria et soumis à la contrebande aux États-Unis.
Les Sanxindui
Sculpture Sanxindui
La culture sanxindui s’est établie dans l’actuelle province de Sichuan en Chine durant la Préhistoire (à l’âge de bronze plus précisément).
L’existence des Sanxindui est révélée pour la première fois par un fermier en 1929, lorsqu’il déterre des objets leur appartenant.
En 1986, des fouilles ont permis de retrouver des sculptures de jade très élaborées, ainsi que d’autres sculptures faites de bronze mesurant 2 mètres 40.
Bien que nous connaissions désormais l’existence des Sanxindui grâce à ces somptueuses sculptures, le mystère entourant cette population et leur société reste entier.
On sait seulement qu’ils créaient beaucoup de masques en bronze, souvent recouverts de feuilles d’or.
Le Musée de Sanxindui affirme que ces masques représentent des divinités ou des ancêtres.
Masque sanxindui
Le site de Sangxindui montre des signes d’abandon, il y a environ 2800 à 3000 ans, pour une autre ville antique, Jinsha, découverte non loin de Sanxindui, où la population se seraient installée.
En 2014, lors de la réunion annuelle de l’American Geophysical Union des chercheurs ont émis l’hypothèse d’un potentiel séisme entraînant un glissement de terrain, qui aurait bloqué l’accès à la rivière Minjiang.
La population, n’ayant plus d’accès à l’eau dans leur ville, a alors été contrainte de quitter la ville.
Les Indus
Potentielle représentation indus d’un “yogi” (un sage dans la culture indienne)
Les Indus, aussi appelés Harappéens, occupaient le plus grand territoire de l’Antiquité connu à ce jour, puisqu’il s’étendait du Pakistan – plus précisément de la rivière Indus – à la mer d’Arabie en passant par l’Inde, près du Gange.
La civilisation Indus a duré de 3000 avant J.-C. à environ 1600 avant J.-C., date de son déclin.
Les Indus ont développé un système d’irrigation et de traitement des eaux usées, ils ont aussi construit des murailles et des greniers impressionnants pour assurer la sécurité du territoire.
Ces derniers avaient même développé un système de soins dentaires, en effet, des dents forées d’adultes ayant vécu sur les terres indus à la même époque auraient été trouvées sur les terres indus, si l’on en croit une étude publiée en 2006 dans le journal scientifique Nature.
Ruines de Mohenjo-Daro, ville Indus, Pakistan
Une seconde étude, publiée en 2012, émet l’hypothèse d’une grande sécheresse due à la raréfaction des pluies de mousson.
Cette sécheresse aurait touché une grande partie du territoire, obligeant progressivement les Indus à migrer vers des territoires au climat plus humide.
Les Silla
Boucles d’oreilles silla
La royauté silla a été régie par l’une des plus longues dynasties royales connues à ce jour.
Cette dynastie a régné sur la majeure partie de la péninsule coréenne de 57 avant J.-C. à l’an 935 de notre ère, toutefois, elle n’a laissé derrière elle que peu de sépultures.
Néanmoins, la découverte, en 2013, d’os intacts d’une femme âgée d’une trentaine d’années près de Gyeongju (capitale historique du royaume de Silla) a permis aux archéologues d’en apprendre plus sur ce peuple et son mode de vie.
Ainsi, une analyse approfondie des ossements a permis de révéler le régime alimentaire de la femme, qui était vraisemblablement végétarienne, se nourrissant principalement de riz, de pommes de terre et de blé.
Les chercheurs ont aussi remarqué que cette femme possédait un crâne allongé, ce qui pourrait être un indice sur le physique des Silla.
Reconstitution de l’habillement d’une reine silla |
Cette dynastie exceptionnelle a été fondée par le roi Bak Hyeokgeose, sujet d’une légende selon laquelle le roi aurait éclos d’un œuf mystérieux dans la forêt, avant de se marier à une reine engendrée par un dragon.
Que la légende soit véridique ou non, la société Silla s’est développée de façon très hiérarchique, où l’aristocratie tenait une place dominante.
Les restes humains appartenant à ce peuple sont rares, toutefois, les archéologues ont déterré plusieurs marchandises luxueuses fabriquées par les Silla.
On y trouve notamment des dagues faites d’or et de grenat, ainsi que des fontes à l’effigie de Bouddha en matériaux précieux, aujourd’hui détenus par le Musée national de Gyeongju, en Corée du Sud.
Grotte de Seokguram, Gyeongju, Corée du Sud. |
Il est quand même très impressionnant de noter que ces cultures aujourd’hui oubliées ont eu une grande influence pendant l’Antiquité, allant même parfois jusqu’à influencer l’Égypte antique, comme les Nok.
À la rédaction, en tous cas, nous en avons beaucoup appris grâce à cette liste.
Pour en savoir plus sur les cultures antiques, admirez ces pyramides nubiennes, vestiges méconnus qui ornent le désert soudanais.
Source : livescience
http://soocurious.com/fr/civilisations-antiques-oubliees/
Par Yasna Ahamada