Les Bons du Trésor Américain vont disparaître dans un Trou Noir (E. von Greyerz) !
Les investisseurs mondiaux n’ont aucune idée de ce qui les attend dans les mois et les années à venir.
Pratiquement personne ne comprend la portée des risques dans le monde, et moins de 0,5% des investisseurs se sont protégés contre la destruction de leurs actifs financiers.
Bien sûr, il est merveilleux de vivre au Paradis et d’être séduit par les magnifiques injections de monnaie et de crédit de nos gouvernements, qui créent le bonheur éternel et la richesse…
Plusieurs d’entre nous vivent dans un monde fantastique où cela ne change rien, que nous travaillions ou pas.
S’il n’y a pas assez d’argent, votre gouvernement émettra des bons alimentaires, subventionnera votre logement ou vous aidera à vous procurer le dernier modèle d’automobile à crédit.
Si le gouvernement est à court de monnaie, il en imprimera plus.
Il n’y a pas de limite aux milliards de milliards que les planches à billets ou les ordinateurs peuvent produire.
C’est cela, le merveilleux cercle vertueux keynésien de dépenses déficitaires et de dette illimitée.
Comme au Paradis, cela est éternel… ou, tout du moins, c’est ce que Paul Krugman et les banquiers centraux croient.
Le fait que le Japon soit un cas désespéré ne change rien. Le gouvernement japonais achète actuellement toute la dette émise, et il sera bientôt propriétaire de plus de 50% de toute la dette émise auparavant.
Ceci est le plus bel exemple de mouvement perpétuel : imprimer plus de la moitié de ce que le gouvernement dépense chaque année, et même plus si nécessaire.
Il n’est plus vraiment nécessaire de collecter des taxes.
C’est juste de l’incohérence administrative.
Il est mieux d’imprimer toute la monnaie dont le pays a besoin pour ses dépenses… ainsi les gens peuvent arrêter de travailler, et profiter de la vie.
Avec un ratio dette gouvernementale / PIB de 260%, vous pouvez être sûr que personne n’a l’intention de rembourser cette dette.
Le fait que la population en âge de travailler déclinera de 40% dans les 40 prochaines années garantit que la dette va augmenter de façon exponentielle, jusqu’à ce que le yen et l’économie japonaise coulent dans le Pacifique.
Entre temps, ils vendront plus de 1.000 milliards $ de bons du Trésor, pour participer à l’implosion de la dette mondiale. Mais pourquoi devrait-on s’inquiéter du fait que la quatrième économie mondiale revienne à l’âge préhistorique ?
Devrait-on s’inquiéter ?
Villesfantômes en Chine (64 millions de logements vides !) |
Les Chinois sont passés maîtres dans l’art de copier ce que l’on fait en Occident, les bonnes choses comme les moins bonnes.
Ils fabriquent tous les produits que l’Occident a inventés à moindre coût et l’inondent de biens que nous achetons à crédit.
Le problème est que la Chine a aussi cru que le Paradis existait et que cela durerait éternellement.
Au cours de ce siècle, ils ont acheté toutes les matières premières produites dans le monde et ont ainsi créé une énorme bulle dans les marchés émergents.
Ils ont aussi investi massivement dans la capacité de production et l’infrastructure.
Ce surinvestissement a mené à une augmentation de la dette chinoise de 2.000 milliards $ à 30.000 milliards $.
La Chine possède maintenant des infrastructures et des villes-fantômes qui ne servent à rien.
Elle a une capacité de production que le monde ne peut plus supporter, en achetant assez de produits pour que l’économie chinoise survive.
Des sociétés chinoises ont un délai moyen de paiement de 6 mois.
Le système bancaire parallèle chinois est plein de mauvais investissements et de mauvaise dette, et des faillites auront lieu.
En plus de tout cela, la démographie chinoise est à peine meilleure que celle du Japon, et la Chine fera face au déclin rapide de sa population, qui ne pourra jamais rembourser la dette.
À mesure que le système financier chinois implosera, le pays se débarrassera de ses 1.200 milliards $ de bons du Trésor américain.
Nous savons que le système bancaire en Grèce, en Italie, en Espagne et au Portugal est en faillite.
Mais les banques en France, au Royaume-Uni et en Allemagne ne vont guère mieux.
Deutsche Bank est trop grosse pour l’Allemagne.
Son portefeuille de produits dérivés fait 25 fois le PIB de l’Allemagne.
C’est la raison pour laquelle la BCE imprime de la monnaie aussi vite que possible, afin que les banques puissent continuer encore quelques mois.
Mais c’est une course contre la montre que la BCE perdra sûrement.
Cela ne sera pas long avant que les bureaucrates non élus de Bruxelles ne perdent leurs généreux bénéfices et retraites et que leur projet mégalomane d’Union européenne ne s’effondre.
Et sur les terres d’Obama, ou devrait-on dire, de Yellen ? Clairement, ils s’inquiètent tous les deux, puisqu’ils tiennent des réunions "secrètes".
Ils savent tous les deux que le monde, ainsi que l’économie américaine, sont dans un état irréparable.
Avec un taux de chômage réel de 23%, des salaires en déclin depuis 40 ans, 50 millions de gens aux soupes populaires et la dette qui croît de façon exponentielle, ils ont bien raison de s’en faire.
Aujourd’hui, il faut 3 $ pour créer cette même croissance de 1 $ du PIB : en termes économiques, c’est ce que l’on appelle la Loi des rendements décroissants.
Autrement dit, c’est comme pousser sur une corde ou, pour le dire franchement, l’économie américaine est sur la voie de la perdition.
C’est le pays le plus endetté au monde, et il tient debout uniquement parce que le dollar US est la devise de réserve internationale.
Mais un pays qui n’a pas enregistré de surplus budgétaire réel depuis 1960 vit en sursis… car la dette augmente de façon exponentielle et il n’y a aucun espoir que le peuple américain puisse un jour rembourser les 300.000 milliards $ de passif total (incluant le passif non comptabilisé).
Cela signifie que chaque Américain ne doit "que" 1 million $…
Et à mesure que le Japon, la Chine, l’Arabie saoudite et la Russie vendront leurs bons du Trésor américain, il n’y aura plus d’issue pour les États-Unis.
Ce sera sans doute la faillite d’un état souverain la plus spectaculaire que le monde n’ait jamais connue.
Je n’ai fait que gratter la surface.
Mais la surface est constituée de sable mouvant, et ce qui se trouve dessous n’est qu’un trou noir.
Il est impossible d’imaginer toutes les conséquences de ces risques.
Mais le monde aura beaucoup changé après que l’avalanche financière, économique et sociale aura été déclenchée.
Il ne sera pas facile de se protéger contre tous les risques, mais pour les quelques-uns qui possèdent de l’épargne, il est encore temps de se procurer une assurance à très bas coût, sous la forme d’or et d’argent physique qui, naturellement, doit être stocké en-dehors du système financier.
Egon von Greyerz, Goldbroker.fr
Source : GoldSwitzerland
via : https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2016/05/05/bons-tresor-americain-trou-noir-von-greyerz/
http://reseauinternational.net/les-bons-du-tresor-americain-vont-disparaitre-dans-un-trou-noir-e-von-greyerz/