Affirmer que Juillet 2015 est le plus chaud de l'histoire montre vraiment le fonctionnement des Média-Mensonges !
Peu d'entre nous ont sans doute pu échapper aux titres des multiples coupures de presse qui nous affirmaient, comme, par exemple, Le Figaro, que "Le mois de Juillet 2015 est le plus chaud de toute l'histoire".
On se perd en conjectures sur ce qui constitue le début de '"toute l'histoire" pour l'auteure de cet article mais ce qui est certain c'est qu'elle ne s'est donné aucun mal pour informer ses lecteurs.
Par exemple, en répondant aux questions "Qui dit cela ?, Que disent les autres ?", "le plus chaud, mais de combien ?
Est-ce significatif compte tenu des incertitudes des mesures ?".
Les lecteurs de Pensée-Unique qui en ont vu bien d'autres, ne seront pas étonnés...
Pour notre part, et selon nos bonnes habitudes, nous avons voulu en savoir un peu plus.
Voici donc les données officielles, au sujet des mois de Juillet successifs (depuis 1997), publiées par le Goddart Institue (GISS) de la NASA (très proche de la NOAA qui utilise la même base de données thermométriques qui est d'ailleurs la seule existante, à gauche, en bleu sur le graphique suivant) et par l'organisme indépendant RSS- MSU qui mesure, à l'aide de satellites et avec des algorithmes qui lui sont propres, la température de l'atmosphère proche de la surface de la planète ( à droite, en rouge sur le graphique suivant)..
Quand les marges d'incertitudes sont plus grandes que les différences de température !
Suivant les conventions habituelles, les segments verticaux au dessus et au dessous de chaque point (carré) de mesure indiquent les marges d'incertitudes.Celles-ci sont de ±0.1°C pour la NASA (et le HadCRUT) et de ±0.08°C revendiqués par le RSS-MSU.
Les zones en grisé indiquent les zones d'incertitudes centrées sur les dernières mesures publiées du mois de Juillet 2015.
Pour ce qui est des valeurs numériques rapportées par le GISS de la NASA, et comme on le voit sur le graphique, en réalité, la température globale revendiquée pour le mois de Juillet 2015 ne diffère que très très peu de celle des mois de 2011 et que les écarts sont très inférieurs aux marges d'incertitudes.
Selon la NASA, Juillet 2015 a été plus chaud que
Juillet 2011 de +0,01°C (un centième de degré !)
Juillet 2009 de +0,03°C
Juillet 1998 de +0,04°C
Juillet 2011 de +0,01°C (un centième de degré !)
Juillet 2009 de +0,03°C
Juillet 1998 de +0,04°C
Compte tenu des marges d'incertitudes de ±0.1°C, en réalité, le mois de juillet 2015 est quasiment indiscernable de 9 à 12 autres mois de juillet des années précédentes.
On peut faire un peu mieux en usant de méthodes statistiques élaborées à l'aide des centiles comme ci-dessus, si on admet que les méthodes d'homégénéisation des stations de mesure des températures sont valides.
Le graphique et les données du RSS-MSU nous racontent une toute autre histoire.
La température de l'atmosphère proche de la planète au mois de Juillet 2015 n'a absolument pas battu de records.
Les mois de Juillet 1998 et 2010 ont été très significativement plus chauds (environ +0,3°C) que Juillet 2015, comme on le voit sur le graphique.
A noter que les données de la dernière version (V6) de l'UAH qui utilisent des satellites et des méthodes différentes du RSS-MSU, sont très proches de ces dernières.
Enfin, on peut avoir une idée des différences des couvertures des méthodes thermométriques (NASA GISS et NOAA) et des méthodes satellitaires (UAH et RSS-MSU) en observant les deux images suivantes :
Pour la première planisphère, la couverture satellitaire des températures du globe selon l'UAH.
La couverture satellitaire est pratiquement complète ( à l'exception de régions très proches des pôles) et sans discontinuité.
Pour la seconde image de planisphère, la couverture thermométrique du globe selon le GHCN (la source des données de la NOAA et du GISS de la NASA, ici seulement pour les terres émergées).
La couverture thermométrique de la planète est très pauvre.
Comme indiqué en bas à droite de l'image, les zones en grisé représentent les zones où il n'y a pas de donnée thermométrique.
Pour de nombreuses zones sans mesures directes on invente des températures hypothétiques !
Les températures des zones en grisé sont alors calculées avec des algorithmes d"'homogénéisation".Autant dire que, dans ces conditions, prétendre à une incertitude de ±0.1°C sur la température moyenne du globe relève de l'exploit.
Quant aux écarts de l'ordre du centième de degré revendiqués, ils relèveraient, au mieux, du vœux pieux ou du rêve éveillé.
A noter que l'on voit très bien, sur ces deux images, que le mois de Juillet 2015 a été relativement chaud pour l'Europe du Sud (et, bien sûr, comme on le sait, pour la France).
A l'inverse, il a été relativement froid pour le Nord de l'Europe, l'Est des USA, la Chine et le Sud de l'Australie.
Dans ces conditions, affirmer, comme Le Figaro et beaucoup d'autres, que "Le mois de Juillet 2015 a été le plus chaud de toute l'histoire"équivaut à prétendre départager Usain Bolt (9 s 79/100e au 100m) et Justin Gatlin (9 s 80/100e au 100m), lors du dernier championnat du monde de course sur cent mètres, avec un chronomètre "vintage" gradué en dixièmes de seconde.
Ce serait stupide, me direz-vous.
Dans ces conditions, affirmer, comme Le Figaro et beaucoup d'autres, que "Le mois de Juillet 2015 a été le plus chaud de toute l'histoire"équivaut à prétendre départager Usain Bolt (9 s 79/100e au 100m) et Justin Gatlin (9 s 80/100e au 100m), lors du dernier championnat du monde de course sur cent mètres, avec un chronomètre "vintage" gradué en dixièmes de seconde.
Ce serait stupide, me direz-vous.
Alors pourquoi les médias publient-ils des articles qui font exactement la même chose ?
S'il s'agit de préparer les esprits pour la COP21 - ce qui est probable - il faudra trouver des arguments autrement plus convaincants pour les lecteurs un tant soit peu informés.
S'il s'agit de préparer les esprits pour la COP21 - ce qui est probable - il faudra trouver des arguments autrement plus convaincants pour les lecteurs un tant soit peu informés.