Leurs idées sur la mort ne sont pas celles des adultes, car les enfants vivent dans un monde imaginaire, un univers bien différent du nôtre !
Tous les enfants s’intéressent à la mort, et habituellement plus tôt qu’on ne l’imagine, ce qui d’ailleurs explique l’étonnement des parents devant certaines questions précoces de leurs enfants.
Mais leurs idées sur la mort ne sont pas celles des adultes, car les enfants vivent dans un monde imaginaire, un univers bien différent du nôtre.
L’enfant ne fait pas toujours la distinction entre réalité et imagination.
Il vit dans une grande ambivalence, à la fois très dépendant du monde des adultes, et en même temps tout puissant puisque les adultes répondent à tous ses besoins.
Les idées des enfants sur la mort dépendent d’abord de l’âge : la mort n’est pas ressentie de la même manière avant 4 ans, à 10 ans ou à l’adolescence.
La mort pour le tout-petit :
Avant 4 ans, la mort n’est pas naturelle ("on ne meurt pas, on est tué").
Elle n’est pas non plus irréversible : à tout moment on peut revenir, ou se réveiller après avoir dit à son camarade de jeux "Pan pan tu es mort", celui-ci se relève.
Mais l’idée de la mort peut angoisser les jeunes enfants, vécue par certains comme contagieuse, l’enfant pensant que ce qui arrive aux autres peut lui arriver à lui-même.
Avant 4 ans, la mort est une forme d’absence, de perte, qui peut devenir dramatique si le parent restant, en deuil, ne parvient plus à répondre aux besoins affectifs de l’enfant, à ses habitudes.
Marie, 2 ans, refuse de manger avec sa maman après le décès de son assistante maternelle, alors qu’auparavant tout se passait bien entre la petite fille et sa mère.
La psychologue consultée explique à Marie que même si sa "nounou" n’est plus là, elle peut toujours être dans son cœur.
D’ailleurs, ce qui aurait fait plaisir à sa "nounou", c’est que sa petite Marie continue de manger avec sa maman.
La mort à partir de 3-4 ans !
La mort est comprise comme la cessation des grandes fonctions : quand on est mort, on ne peut plus bouger, plus parler, plus manger, plus avoir d’enfants (pour les petites filles).
C’est pourquoi, chez les jeunes enfants, le sommeil est souvent assimilé à la mort : quand on dort, on ne ressent plus rien, et quand on se réveille au milieu de la nuit, et qu’on appelle, personne ne vient, la maison est plongée dans un "silence de mort".
Le petit enfant se lève, va vérifier que ses parents respirent, et refuse de se rendormir tout seul.
Les enfants de cet âge aiment qu’on leur explique combien le sommeil est vivant, et le bien qu’il fait au corps et à l’esprit.
La mort entre 4 et 8 ans !
L’enfant comprend que la mort est irréversible.
Il le comprend mais il lui faudra des années avant de l’accepter.
Mathilde, 6 ans 1/2, a perdu son papa dans un accident d’avion.
Sa maman lui a expliqué qu’elle ne le reverrait plus, et Mathilde a assisté à l’enterrement.
Quelques mois plus tard, sa maman heureuse d’avoir rencontré par hasard une de ses cousines, annonce : "Devine qui j’ai rencontré à l’arrêt de l’autobus", Mathilde répond sans hésitation "Papa !".
Ce que les enfants entendent (ou n’entendent pas) de la mort en famille, à l’école, est variable.
Une chose est certaine, c’est qu’elle s’affiche souvent à la télévision, et là ce n’est pas une mort habituelle, mais une mort terrible.
Elle apparaît également dans les jeux vidéo où elle est complètement banalisée, cela ne veut pas dire que la mort d’un être proche sera banale pour l’enfant : la disparition de son chat plonge Mathieu, 10 ans, dans un profond chagrin, alors qu’il est passionné de jeux vidéo assez violents.
L’âge, l’entourage, les événements influent sur les idées de la mort qu’ont les enfants.
Leur caractère compte aussi ; les réactions peuvent être très différentes d’un enfant à l’autre, au sein d’une même famille.
Certains enfants ne montrent pas leur bouleversement, ne changent pas leurs habitudes et leur entourage pense qu’ils sont indifférents, voire égoïstes.
En fait, les enfants sont réservés, pudiques et intériorisent leurs émotions.
Parfois ils ne parviennent pas à s’exprimer par des mots ; le dessin leur permet de représenter ce qu’ils ressentent.
La mort d’un animal familier !
Quel que soit l’âge de l’enfant, la mort d’un animal familier peut représenter une vraie perte : l’enfant s’en est occupé, il s’y est attaché.
Maintenant, il éprouve un sentiment de vide et d’impuissance.
Laissez l’enfant exprimer son chagrin et ne cherchez pas à remplacer tout de suite l’animal.
Avoir une conversation avec le vétérinaire est souvent bénéfique.
Source : http://www.psychologies.com/
Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius