L’ancienne patronne de Pfizer en France déclare que " le secteur du médicament a besoin de croissance" !!!
Que ressentez-vous à la lecture d’un tel terme ?
Moi, il m’effare et, en même temps, il exprime tellement bien ce qu’est devenu l’art médical entre les mains de l’économie.
En France où tout ressort de façon plus frappante qu’en Suisse, il existe même le "Conseil Stratégique des Industries de la Santé" (CSIS).
Il y a aussi le LEEM (les Entreprises du Médicament), le syndicat patronal de l’industrie pharmaceutique.
L’ancienne patronne de Pfizer en France déclare que " le secteur du médicament a besoin de croissance", mais "a du mal à se faire entendre par les tutelles".
Elle rajoute : "le secteur est moteur de croissance économique, dans une démarche responsable de santé publique."
C’est extraordinaire de lire cette complète scotomisation de la situation financière désastreuse des assurances maladie, ne songeant qu’à une croissance économique.
Elle ne pense qu’à son secteur d’où sectarisation qui mène aux sectes !
Comme la laïcité est à l’ordre du jour, on a déplacé cette dynamique des religions à l’économie…
Pour séduire, elle évoque la "responsabilité de santé publique".
Quand on pense aux nombreux effets secondaires voire aux scandales de certains médicaments, elle est vraiment gonflée de chercher à s’arroger une telle responsabilité de "santé".
Et elle explique son mode de procéder pour parvenir à ses fins : "Il faut passer un pacte tourné vers le futur avec le gouvernement".
Et voilà, tout est dit : Il faut persuader les dirigeants politiques d’entrer dans notre jeu.
De plus, elle se restreint à son domaine et ne s’ouvre pas au panorama offert par la société : "pour assurer l’accès rapide des patients aux nouvelles alternatives thérapeutiques."
Pour elle, les alternatives ne peuvent être que médicamenteuses.
Quelle restriction des pouvoirs humains !
Même dans ce domaine, on ne peut ainsi que constater que la tendance va vers une oligarchie prétentieuse et dominatrice.
Sur un autre plan, on peut constater ce qu’est un certain féminisme de nos jours tel que représenté par des femmes d’apparence impeccable mais dont les engagements sont terriblement émissifs, de type masculin (yang diraient les Chinois), dans le seul but de la rentabilité, sans plus de connexion avec le monde humain et sensible dans toute sa complexité.
Et en Suisse, où en sommes-nous ?
Quand je vois qu’un médecin est condamné uniquement sur une statistique économique du coût par patient /an, il n’est plus question de l’efficacité des traitements.
Il n’y a plus de relation entre l’économie et l’objectif primordial des soins.
Notre équilibre confédéral est bien mis à l’épreuve actuellement mais le système économique des prestations médicales montrent déjà la préférence pour un système oligarchique techno-scientifique, d’où l’augmentation inexorable des primes depuis plusieurs années qui va de pair avec la dévalorisation de l’art médical.
Marie-France de Meuron
source : http://mfmeuron.blog.tdg.ch/archive/2018/06/15/les-industries-de-la-sante-292758.html
http://www.wikistrike.com/2018/06/les-industries-de-la-sante.html