Pourquoi les États-Unis envahissent, renversent et occupent-ils certains États et pas d’autres ?
Par Clark Kent
A part quelques pensionnaires des EHPAD, tout le monde sait maintenant que l'attaque de l'Irak par les États-Unis et leurs alliés consentants n'avait rien à voir avec des armes de destruction massive.
A part quelques faux-derches patentés qui ne croient pas un mot de ce qu’ils annoncent aux JT de 20 heurs, tout le monde sait maintenant que l'écrasement de la Libye n'avait rien à voir avec la neutralisation d’un "tyran psychopathe".
D’ailleurs, aujourd’hui, les États-Unis ne se soucient guère du fait que les dictateurs soient des gens équilibrés : ils fournissent une aide militaire à 70% des dictateurs du monde.
Alors, pourquoi les États-Unis envahissent, renversent et occupent-ils certains États et pas d’autres ?
Bon, d’accord, il y a bien les ressources pétrolières ou les minerais et même les terres rares qu’il faut aller chercher à un prix raisonnable, mais les difficultés d’approvisionnement ou la mauvaise volonté des autochtones pour pratiquer des tarifs sympathiques n’expliquent pas tout.
Il faut se souvenir du fait que, juste avant le commencement de la "vraie" guerre en Irak, en octobre 2000, ce pays avait exigé que l’Euro remplace le dollar pour les transactions pétrolières.
Mais ce n’est pas tout.
C’est justement peu après que la Libye ait initialisé un processus de création d’une monnaie africaine basée sur le dinar-or libyen et à convaincre tous ses voisins africains de se débarrasser des carcans monétaires légués par leurs anciens colonisateurs que l’OTAN a mis en œuvre ses interventions militaires décisives.
DSK en garde un souvenir cuisant.
Même si l’éviction de Kadhafi est à bien des égards une opération destinée à effacer les traces de magouilles sarkoziennes par l’utilisation efficace des fleurons de notre belle armée de l’air, la fougue impétueuse du petit Nicolas et son envie irrépressible de faire le bonheur de à la population libyenne malgré elle en lui offrant la démocratie sur un plateau, ne se sont révélés concrètement qu'après que Hillary Clinton et la Ligue arabe aient exprimé leur désir de voir Kadhafi dégager.
La vraie raison ne peut être que le maintien "coûte que coûte" du règne du pétrodollar sur le continent africain.
D’ailleurs, les "rebelles libyens" (comprendre : "les p’tits gars qui faisaient du bon boulot" sur place pour le compte de l’OTAN) n’ont pas attendu la fin des opérations et ont créé leur propre banque centrale parallèlement à la monnaie officielle, avant même d’avoir un gouvernement.
Le général Wesley Clark, un général quatre étoiles, ancien chef du Commandement suprême des forces alliées de l'OTAN qui s'est présenté à la présidence des États-Unis a déclaré en 2002 : "Nous allons abattre sept pays en cinq ans. Nous allons commencer avec l'Irak, puis la Syrie, le Liban, puis la Libye, la Somalie et le Soudan. Nous allons revenir et récupérer l'Iran dans cinq ans."
Bon, d’accord, le timing n’est pas respecté, mais le plus gros est fait, et certains pays ont même été ajoutés à la liste, comme le Yémen, pour faire plaisir à l’Arabie Saoudite.
Mais alors, pourquoi s’en prendre à la Syrie qui n’a rien fait de mal au dollar ?
Eh ben justement, en février 2006, la Syrie a laissé tomber le dollar comme référence et l’a remplacé par l’Euro.
Et maintenant, Mesdames et Messieurs, sous vos regards incrédules, nous allons nous livrer à une prédiction digne de Nostradamus.
Figurez-vous que le 4 janvier 2018, le Pakistan a abandonné le dollar pour son commerce avec la Chine, et le même jour, les États-Unis l'ont placé sur sa liste de surveillance pour violations de la liberté religieuse.
Oui, le même jour !
Croyez-le si vous voulez, mais le Pakistan a cessé d'utiliser le dollar dans ses relations commerciales avec la Chine exactement le jour où il a commencé à donner des baffes aux chrétiens sans raison valable.
Cela ne veut pas dire que le Pakistan sera le prochain sur la liste des ingérences militaires américaines justifiées par des prétextes fallacieux, mais la tendance est lourde quand même.
Par contre, la tendance devient une probabilité pour d’autres candidats : le 18 avril dernier, l'Iran est passé du dollar à l'euro.
Et voilà-t-y pas que cette semaine, le complexe militaro-industriel américain, les médias "homologués" et Israël se sont tous mis à chanter en chœur que l'Iran mentait à propos de son programme nucléaire.
Ce qui est rassurant avec les États-Unis, c’est qu’en fait, il ne faut pas s’appeler Nostradamus pour prévoir leurs faits et gestes.
L'Iran va devenir le plus gros sponsor du terrorisme dans la presse grand public en oubliant de citer le pays qui a fabriqué et fourni les armes qui ont considérablement amélioré les capacités militaires de l'État islamique, ou le pays qui largue tous les jours des centaines de bombes sur le Moyen-Orient.
Ces bombes ne sont pas là pour engendrer une terreur quelconque.
Ce sont des bombes gentilles, hilarantes.
Toutes ces guerres concernent et impliquent avant tout la finance, les banques.
Les millions d'innocents tués et les millions d'autres qui ont leur vie détruite le doivent à des enjeux planétaires concernant l’hégémonie de telle ou telle monnaie.
Les "élites" consacrent de gros budgets de communication pour nous servir des fariboles de plus en plus croquignolesques.
Ils ont déjà réussi à s’accaparer tous les leviers du pouvoir (financier, industriel, militaire et politique).
Qu’ils ne nous demandent pas en plus de croire à leurs mensonges.
Auteur de l'article
Clark KentJe suis né sur la planète Krypton sous le nom de "Kal-El". Quand j'étais encore bébé, mon père, le scientifique Jor-El, et ma mère Lara m'ont enroulé dans une cape et placé dans un vaisseau spatial car la planète était sous la menace d'une destruction totale.
Source :
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/sept-pays-en-cinq-ans-au-suivant-204089?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%2FgEOF+%28AgoraVox+-+le+journal+citoyen%29