Aujourd’hui, le juge Boasberg déclare que les permis ont été délivrés sans tenir compte de l'état d'impact environnemental !
L’avenir du "Dakota Access Pipeline" est à nouveau mis en question après la remise en cause de la validité des permis de travaux par la justice.
La décision pourrait entraîner l'arrêt des chantiers en cours.
Après des années d’affrontements et de luttes, le pétrole a commencé à couler dans l’oléoduc "Dakota Access" l’été dernier, mais la décision récente d'un juge fédéral pourrait bien obliger à fermer les vannes.
Le juge de la Cour de district des États-Unis, James Boasberg, a décidé que les permis délivrés pour la réalisation de l’ouvrage avaient été établis sans tenir compte de ses impacts environnementaux et devaient être reconsidérés.
Il n'a pas encore statué sur le fait que le transport du pétrole doive être interrompu ou non dans l'intervalle.
La tribu sioux de Standing Rock se bat depuis longtemps contre la construction de ce pipeline de 1.900 km, et qui passe à moins de deux kilomètres de la célèbre réserve du Dakota du Nord.
La tribu soutient que le pipeline menace les sites culturels et historiques, profane des eaux sacrées et constitue une menace environnementale pour son territoire.
L'ancien président Barack Obama avait arrêté les travaux en 2016, en attendant la réalisation d’un bilan d'impact environnemental par des experts neutres.
Mais le président Donald Trump, peu de temps après son investiture, a ordonné aux services d’ingénierie de l'armée américaine de délivrer les permis nécessaires pour sa réalisation.
Le porte-parole de la Maison Blanche, M. Sean Spicer, avait déclaré à l'époque que le président était "très, très enthousiaste"à l’idée d’optimiser l'utilisation des ressources naturelles de l'Amérique : "C'est bon pour la croissance économique, c'est bon pour les emplois, et c'est bon pour l'énergie américaine", avait-il déclaré.
Aujourd’hui, le juge Boasberg déclare que les permis ont été délivrés sans tenir compte de l'état d'impact environnemental.
En particulier, les experts n'ont pas réussi à examiner de manière adéquate les conséquences du passage du pipeline sur les droits de pêche, les droits de chasse, la justice environnementale ou les affrontements sociaux dus à sa construction : "Pour remédier à ces violations, les services d’ingénierie de l’armée devront reconsidérer leur analyse environnementale par renvoi de la Cour", a déclaré le juge.
C'est la troisième tentative de la tribu sioux de Standing Rock Sioux de bloquer le pipeline par voie judiciaire.
L'été dernier, des milliers de personnes s’étaient rassemblées près du chantier de construction pour obtenir la fermeture du pipeline.
L’armée a "mis fin" aux manifestations en février.
Le Chef de la tribu M. Dave Archambault a qualifié la décision du juge de "victoire importante" : "L'administration précédente a examiné minutieusement les impacts de ce pipeline, et le président Trump a rapidement rejeté ces considérations environnementales prudentes en faveur d’intérêts politiques et personnels", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Il a ajouté qu'il demanderait au tribunal de faire cesser immédiatement les opérations de pompage.
D'autres membres de la tribu, cependant, hésitaient à crier victoire.
M. Chase Iron Eyes (un avocat de Lakota Law, qui représente certains membres de la tribu) a dit qu'il avait eu de l'espoir quand.
Obama avait arrêté la construction du pipeline en 2016, mais qu’après la décision de Trump, il avait peu d'espoir que les choses changent : "J'habite ici, à Standing Rock, et si ce pipeline fuit, ce sont mes enfants qui vont souffrir", a-t-il déclaré à The Independent.
"A moins qu’un fait nouveau me donne une indication objectivement raisonnable comme quoi les circonstances pourraient changer, je ne prendrai pas ces informations pour argent comptant.
Cette décision positive de la justice intervient alors que le pipeline est déjà sous nos pieds.
Je ne peux pas considérer cette nouvelle comme un frémissement encourageant, ce qui aurait été le cas si elle était intervenue avant le début des travaux".
Les services d’ingénierie de l'armée américaine n'ont donné suite à aucune demande de commentaires.
Par Jeussey de Sourcesûre
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