Il faut manipuler le peuple pour obtenir son consentement aux guerres, aux meurtres, à l’arrivée de migrants, à l’état d’urgence qui devient un état normal, ou pour inciter le mouton à aller à l’abattoir !
Par christophecroshouplon(son site)
Au lendemain de l’attentat contre Charlie, nos médias se sont bien gardés, en marge du sensationnel et de l’hystérie émotionnelle qui leur tient lieu de ligne éditoriale, de répondre à une question toute simple : pourquoi ?
Pourtant il y en eut des experts et des spécialistes de tous horizons, faisant semblant d’opposer des points de vue antagonistes.
Mais bizarrement, les quelques uns que nous avons en stock, ceux-là même dont je suis assidument les travaux, ceux qui auraient pu nous apporter quelques éléments de réponse une fois l’émotion retombée - bref aucun d’entre eux ne fut invité sur les plateaux.
Comme si leur parole n’existait pas.
Le premier à l’ouvrir (et avec quel fracas) quelques mois plus tard fut Emmanuel Todd, avec un petit ouvrage retentissant qui jeta un pavé dans la mare et conduisit le premier de nos ministres à l’admonester publiquement.
Injure à laquelle Todd répondit cinglant en traitant Valls de crétin.
Donc : pourquoi ? A t-on souvent entendu ceci ?
Que les frères Kouachi avaient reçu leur formation en Syrie au sein d’Al Nosra, équivalent syrien d’Al Quaida ?
Que cet Al Nosra avait été armé et financé sous le vocable de "rebelles" au pouvoir de Bachar el Assad par notre ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, lequel avait reçu leur visite, les avait écoutés, avait avalisé leurs thèses en les prenant naïvement pour de gentils démocrates pressés d’en finir avec un odieux dictateur.
Que quelques mois après leurs prises de territoires en Syrie où ils avaient commencé à entamer des exactions sur les populations locales, chrétiennes mais pas seulement, le même Fabius avait déclaré : "Al Nosra fait du bon boulot" ?
Que depuis des années, suite à la destruction de l’Iraq par les néo-conservateurs US puis de la Libye par la force occidentale (au premier rang de laquelle le glorieux tandem BHL Sarkozy), à son tour la Syrie d’Assad était dans le collimateur.
Qu’on nous vendait cette guerre comme à chaque fois, importer un système démocratique pour de nobles desseins, sauver le peuple syrien (qui ne nous avait rien demandé), placer à leur tête des "amis" (les fameux rebelles djihadistes), chasser un fou sanguinaire (à propos duquel de jolies fictions avaient été montées de toutes pièces puis diffusées par moult canaux dans nos médias pour faire passer la pillule) ?
Que par en-dessous cette main mise sur les pays du Proche Orient, décidée de longue date par les États-Unis d’Amérique (la fameuse liste des 7 pays à renverser qu’avait en ses mains Dick Cheney), dictée par la nécessité absolue de faire une razzia sur leur pétrole, leurs matières premières et leurs sources d’énergie, répondait à l’obligation de tout entreprendre, même le pire, pour enrayer le déclin d’une superpuissance aux abois, que l’irrésistible montée de la Chine et le sursaut russe effrayait ?
Que la ré-entrée dans l’OTAN de la France décidée par Sarkozy, ce machin dont De Gaulle avait claqué la porte (rappelons que De Gaulle, grand réaliste, parlait et avec les États Unis, et avec la Chine de Mao Tsé Toung, et avec l’URSS de Staline à équi-distance sans jamais se lier à aucun des trois) nous transformait de facto en commando pro-US aux ordres, dépendants d’intérêts supérieurs et distincts des nôtres ?
Que le bloubiboulga droit-de-l’hommiste mis en avant par cette gauche pro-guerre pour vendre la sauce à leurs opinions se heurtait à une contradiction de fond si évidente que presque personne sur nos antennes ne la relevait : quid de nos amitiés avec les monarchies du Golfe et les dictateurs africains ?
Si vraiment nous souhaitons importer le modèle démocratique dans des régimes forts que nous qualifions de dictatures, pourquoi ces choix biaisés par nos intérêts économiques bien compris ?
Et quelle est la valeur ajoutée réelle pour celui que Sarkozy appelle "peuple de France" ?
Nos médias nous ont-ils quelques mois plus tard, au moment des attentats du Bataclan, alerté sur l’incroyable paradoxe de la géostratégie de caniche de notre diplomatie consistant à d’un côté soutenir ceux qui tiraient à Paris sur notre peuple (les tireurs venaient pour beaucoup de Syrie, les donneurs d’ordre étaient bel et bien Al Nosra) tout en créant à l’intérieur un état quasi policier censé protéger cette même population attaquée depuis l’intérieur par des hommes et des armes financés par les contribuables français ?
En l’occurrence, notre diplomatie ne fut une fois de plus que le fondé de pouvoir d’intérêts ô combien supérieurs à des vies humaines de parisiennes et de parisiens.
Car à qui profite doublement la guerre, sinon aux multinationales US et européennes, impliquées et dans la destruction des pays du Proche Orient, et dans la captation de leurs ressources naturelles, et dans la reconstruction à venir, et dans l’ouverture de nouveaux marchés, et dans les vagues migratoires en Europe réclamés en sous main par le patronat, trop heureux de disposer d’une main d’œuvre à très bon marché disposant d’une excellente formation payée par ces régimes qu’il entend mettre à plat ?
En outre, la montée des populismes, ces ersatz de guerres civiles nationales, les petits français contre les pouilleux campant sur nos trottoirs, à qui cela profite-t-il encore ?
Excellente fondée de pouvoir des grands intérêts industriels de son pays, Angela Merkel eut beau jeu d’habiller ces derniers sous le voile d’une générosité de façade et d’ouvrir grand ses bras aux futurs exploités.
Il semble assuré que le dindon de la farce ne soit le salarié allemand.
Sur le champ de ces médias mensonges additionnés, tandis que les peuples s’écharpent contre les plus miséreux d’entre eux, l’âne peut continuer à regarder le doigt, et les profits explosent.
Les cycles de guerre et de crises sont les périodes les plus fastueuses pour les oligarchies financières.
Et les pantins à la tête de nos états émasculés par la commission européenne à qui ils ont offert le volant comme leurs opposants continuent à faire semblant de défendre des visions du monde différentes au sein d’un aquarium invariant.
Pendant ce temps-là, le bon peuple, décervelé par les fausses pistes déversées dès la première heure dans son cellulaire via la presse de 9 milliardaires s’en va de bonne heure prendre en courant son métro.
Maintenu dans l’ignorance du danger s’approchant de lui et l’encerclant sur de nombreux théâtres d’opération.
Un peu comme un mouton qu’on promet à l’abattoir et à qui l’on tend chaque matin sa gamelle pour le faire bien grossir pour l’occasion ultime.
Qu’on ne s’étonne pas de la montée irrésistible des partis populistes en Europe : ceux-ci, enfant adultérin des deux grandes forces politiques nous ayant collectivement conduit au bord du précipice, risquent bel et bien de poursuivre leur essor sur les cendres de la démocratie.
(Remerciements à Michel Collon, Bruno Guigue, Emmanuel Todd, Jacques Sapir et quelques autres désignés par le journal Le Monde dans son "outil DECODEX" comme faisant partie des penseurs et journalistes à excommunier par le silence et le mépris)
Source :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-mouton-vers-l-abattoir-190145?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%2FgEOF+%28AgoraVox+-+le+journal+citoyen%29
Commentaire
devphil 26 février 17:31
Excellent article qui présente bien le fond du problème.
La masse silencieuse et non informé n’est pas en mesure de comprendre la manipulation en cours auprès de la population occidentale.
Le but à atteindre doit être masquer, camoufler par des contre vérités, c’est le problème d’une démocratie qui ne peux agir sans une partie du consentement de son peuple.
Pour cela il faut manipuler le peuple pour obtenir son consentement à la guerre, aux meurtres, à l’arrivée de migrants, à l’état d’urgence qui devient un état normal.
C’est la fabrique du consentement… un livre de Noam Chomsky.
Heureusement internet permet l’expression de la vérité qui dérange mais on voit bien avec le decodex l’arrivée la censure se profiler de manière insidieuse par la mise à l’écart des personnes qui dénoncent une vérité tronquée, manipulée.
L’accusation de complotistes me fait penser à la période du moyen age lors des chasses au sorcières.
L’état présente au bon peuple ceux qui déforment la vérité, les complotistes afin d’obtenir le consentement du peuple pour les dénigrer.
Merci à ceux qui dénoncent et s’expriment pour dénoncer les dérives étatiques
Philippe